Il s’était fait le porte flambeau des revendications sociales. Au plus fort des délestages intempestifs de l’été 2009, le roi du M’balaax avait enfilé le manteau de leader d’opinions. Les populations sans voix n’attendaient pas mieux.
Faut il le rappeler, la musique en plus « d’adoucir les mœurs » interpellent les gouvernants sur leurs responsabilités au nombre desquelles, le bien être social des populations. You n’était donc pas entré en politique par effraction. Il était dans son rôle. Aux violentes émeutes un peu partout à Dakar et à l’intérieur du pays, engendrées par des colères mal comprimées, dans un mois de ramadan où les populations privées d’eau fraîche n’en pouvaient plus, « Lep mo lendem » avait bruyamment retenti dans les sourdes oreilles du gouvernement. Le désarroi des populations venait d’être compris en haut lieu. Un nouveau regain de sympathie allait s’installer entre la basse classe sénégalaise et son You national.
L’enfant de la Médina sans doute entraîné par les vagues de cette nouvelle marque d’estime a mesuré (s’il ne les avait pas encore perçues) les charges qui sont les siennes vis-à-vis de cette masse d’admirateurs pour qui le Sopi n’aura été qu’illusion et farce. « Fekke ma ci boolé » est donc né pour mener le combat.
Parallèlement Tfm attendait son signal bloqué par le veto de Wade. Njoombor, très affûté et rusé, a vu venir l’hivernage et son cortège de désolations. Derrière Tfm, subitement, il n’y voyait plus « la main de l’étranger ». Il a donc sorti le stylo pour permettre au dernier né de Futurs Médias de faire ses premiers pas dans le paysage médiatique. Officiellement la télévision diffusera ses programmes le 1er septembre. Nous serons en plein hivernage.
Yacouba Diarra Traoré Journaliste à PIC