Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
25 mai 2010 2 25 /05 /mai /2010 15:13

Tous ceux qui attendaient le rapport du secrétaire général du Pit à l’occasion de l’ouverture du cinquième ordinaire de son parti, le Pit, devront déchanter. Pour cause de retard dans le démarrage des travaux, Amath Dansokho a simplement décidé de surseoir à cet exercice, décidant toutefois de soumettre ledit rapport aux différentes commissions mais aussi à tous les partis d’opposition membres de la coalition Bennoo Siggil Senegaal. Aussi et en lieu et place, s’est-il penché sur la situation économique, sociale et politique du pays. Un tableau assez sombre dont le premier aperçu aura été les difficultés du monde rural avec des paysans laissés à eux-mêmes. Lesquels paysans ne savent plus à quel saint se vouer dans un monde marqué par la crise économique.

 

 

Auteur:
walf   

Le leader du Pit mettra aussi le doigt sur la boulimie financière, foncière et immobilière des dirigeants du régime libéral qui a fini de dilapider tout le patrimoine de l’Etat. Aussi et à titre d’illustration, citera-t-il l’exemple du tourisme avec ‘toutes les stations balnéaires réduites en bidonvilles à cause de cette frénésie d’accaparement des biens. Les touristes ne viennent plus au Sénégal alors que la Gambie d’à-côté bénéficie d’une activité touristique extraordinaire’. Quid des industries chimiques du Sénégal qui sont en faillite alors que rien dans le marché des phosphates n’autorise, dit-il, une telle situation.

Sur le plan politique, Amath Dansokho se désolera de ce que Abdoulaye Wade et son régime ont fait des institutions du pays. Ainsi dira-t-il que Wade a pratiquement introduit dans le système un curseur qui lui permet de manipuler, comme il veut, la loi fondamentale du pays avec comme dessein de s’approprier le Sénégal. Et Amath Dansokho de se vouloir catégorique à ce sujet. ‘Wade n’a aucune force pour parvenir à cet objectif. Il ne peut pas être candidat aux prochaines élections parce que c’est la Constitution qui le lui interdit. Il n’y a aucun dispositif qui lui permet une telle prétention’, fait-il savoir. Aussi dira-t-il leur ferme volonté au sein de Bennoo de s’opposer résolument à toute tentative de coup d’Etat politique. Par conséquent, le leader du Pit d’inviter les forces armées à faire preuve de vigilance quant à toutes formes de manipulation tendant à les mettre contre les populations qu’elles sont censées protéger.

Répondant à ceux-là qui accusent le Bennoo Siggil Senegaal de manquer d’audace, le secrétaire général du Pit, par ailleurs coordonnateur de Bennoo, dira qu’il ne s’agit point de manque d’audace mais plutôt de sagesse. ‘Nous ne voulons pas engager notre pays dans des convulsions. C‘est notre choix car conscients que, s’agissant de la guerre civile, on sait toujours quand elle commence et jamais quand elle finit’. Toutefois, précise-t-il, cela ne veut point dire qu’ils vont se laisser piétiner et extorquer leur liberté au profit d’un aventurier et d’un prédateur.

Face toutes ces difficultés que rencontre le pays, le responsable national du Pit de souligner qu’il s’agira, au cours de toutes les entreprises qui seront engagées au sein de Bennoo Siggil Senegaal, de faire en sorte que le peuple se mette encore plus debout afin que leur majorité pèse déjà avant les prochaines élections. Ce qui, selon lui ne peut passer que par l’unité de toutes les forces vives de la nation.

 

Après 26 ans à la tête du Pit : Dansokho tire sa révérence

 

Après Léopold Sédar Senghor du Parti socialiste en 1980 et Mamadou Dia du Msu en 1997, Amath Dansokho est le troisième leader politique à avoir choisi délibérément de sacrifier à l’alternance au sein de son parti. Une leçon de démocratie interne qu’il fait ainsi à la classe politique.

 ‘Amath Dansokho quitte une fonction, une position, mais Amath n’est pas à la retraite politique. Il ne peut pas prendre de retraite politique jusqu’à la fin de ses jours. Il ne peut pas abandonner le terrain politique. Il n’en a pas le droit encore moins la volonté. C’est une mission, une vocation, une obligation qu’il a assumée depuis toujours’. Ces propos venant de Moustapha Niasse, président de l’Alliance des forces de progrès, témoignent assez éloquemment de la portée politique historique de l’acte posé par le ci-devant secrétaire général national du Parti pour l’indépendance et le travail (Pit). En effet et comme il l’avait annoncé, Amath Dansokho est allé jusqu’au bout de sa logique en ne se présentant pas, lors du cinquième congrès de son parti tenu le week-end dernier à Thiès, comme candidat à sa propre succession à la tête de ladite formation politique. Un acte de haute portée politique qui, à n’en point douter, force les portes de l’histoire des partis politiques du Sénégal pour ne pas dire de la démocratie sénégalaise.

Amath Dansokho est en effet le troisième leader politique, après Léopold Sédar Senghor du parti socialiste en 1980 et Mamadou Dia du Msu en 1997, à avoir choisi délibérément de sacrifier à l’alternance au sein de son parti. Ainsi, par cet acte, celui qui, pendant 26 ans, a conduit aux destinées du Pit, est entré en contraction avec cette assertion d’un grand penseur africain qui disait que ‘l’Afrique n’a de mythe que ses héros qui sont morts avant d’être désavoués par leur peuple’. Car, de mémoire de Sénégalais, jamais aucun homme politique n’a reçu, en un seul jour, autant d’hommages que Dansokho en a reçus à la cérémonie d’ouverture du cinquième congrès de sa formation politique.

Mais en posant cet acte, le désormais ex-secrétaire général national du Pit a, certainement, fait sienne cette autre pensée qui veut que quand la vieillesse tape à la porte que l’on ait la sagesse de dire bonjour à la jeunesse des autres. Aussi nul doute que 53 ans de lutte autour d’une conviction profonde, de foi profonde en un idéal, auront été suffisants pour forger en l’homme une sagesse. Laquelle sagesse lui vaut, aujourd’hui, l’estime et le respect de ses pairs comme en atteste ce passage de l’adresse de Moustapha Niasse : ‘Amath Dansokho est en train de donner un exemple historique en décidant volontairement, compte tenu de son état de santé mais également à partir de sa générosité de cœur, de dire : ‘Je pousse les autres à aller de l’avant’’. Quid de Talla Sylla qui, au nom de la coalition Bennoo dont tous les leaders étaient d’ailleurs présents dans la salle du congrès pour rendre hommage à leur camarade et compagnon de lutte, dira que le meilleur hommage que cette coalition peut rendre à Dansokho c’est de consolider l’unité en son sein. Cette unité pour laquelle son parti - le Pit - et lui ont tout donné.

Amath Dansokho, c’est ce communiste septuagénaire au franc parler et réputé par son aversion pour toutes les formes de compromission. Toutes qualités qui, pour nombre de Sénégalais, expliquent ses sorties des différents gouvernements auxquels il a eu à participer durant son parcours politique. C’est ainsi que sous le régime socialiste il se verra démis de ses fonctions de ministre du gouvernement dit de majorité élargie conduit par le Premier ministre d’alors Habib Thiam pour avoir osé dénoncer la ‘mal gouvernance’ du président Abdou Diouf. Aussi et avec en ligne de mire l’avènement, au Sénégal, d’un régime parlementaire qui mettrait ce pays à l’abri d’un pouvoir centralisé, rejoint-il avec son parti la coalition alternance 2000, Ca-2000, pour porter la candidature de Abdoulaye Wade à la présidentielle de 2000. Son rêve se trouvera malheureusement brisé. L’alternance survenue en cette année 2000 ne répondra pas aux aspirations du vieux combattant communiste. Aussi, ses prises de positions tranchées mettant à nu ce qu’il considérait comme des dérives de régime Wadiste lui vaudront une exclusion du gouvernement dit de l’alternance où il n’aura siégé que pendant quatre mois.

Le vieux combattant ne s’avouera pas pour autant vaincu. Avec ses anciens compagnons de la Ca-2000 qui ont subi le même sort et les autres partis de l’opposition Amath Dansokho s’engagera sur un autre front pour combattre le régime à l’avènement duquel il a fortement participé. Ainsi le Bennoo Siggil Senegaal vit le jour et il en devient le coordonnateur. Lequel mouvement a, à son actif le boycott des élections législatives de 2007 et les assises nationales.

Aujourd’hui croulant sous le poids de ses 73 ans d’âge et d’une maladie qui l’affaiblit de jour en jour, l’homme est plus que jamais déterminé à poursuivre son combat et ce, malgré son retrait volontaire de la direction de son parti. ‘Tant qu’il y aura du sang dans mes veines, je continuerai la lutte. Que personne ne pense que je vais abandonner le combat’, promet-il. Cette volonté sera respectée par le cinquième congrès qui, dans ses résolutions, a décidé de la création d’un poste de président du Pit. Lequel poste a simplement été taillé à la mesure de Dansokho.

 

Politique, journaliste, gauchiste... : Récit du parcours d'un homme du peuple

Amath Dansokho, homme politique sénégalais, né un 13 janvier 1937 à Kédougou (Sénégal oriental). Profession : journaliste. Voici une présentation sommaire de celui qui deviendra plus tard l'icône de classe la politique Sénégalaise. Après avoir mené, à l'instar de Mao et sa troupe, ‘sa longue marche’ vers un Sénégal libre et démocratique. Nous sommes en 1949 quand Amath, à 12 ans, adhère au ‘Senghorisme’. Le jeune Dansokho était déjà admis au Lycée Faidherbe de Saint-Louis en 1951 après sa réussite au concours d'entrée en sixième en 1949-50. ‘Le culte du président Senghor fut si fort pendant les législatives de 1951 qu'il accapara tout mon temps à tel point qu'il faillit compromettre mes études’, a-t-il confié.

Mais, c'est à partir de 1952 que l'engagement militant d'Amath sera effectif. Une date qui marque son glissement progressif du ‘Senghorisme’ vers les positions de l'Uds, la section sénégalaise du Rassemblement démocratique africain (Rda) du défunt président Houphouet Boigny qui refuse la rupture avec le Parti communiste. Premier ouvrage communiste lu par Dansokho, ‘Le fils du peuple’ de Maurice Torez, secrétaire général du Parti communiste français aura été décisif dans la conduite politique du futur patron du Pit. Le document lui a été offert en récompense de son succès au concours d'entrée en 6e, par le responsable de l'Union démocratique sénégalaise de Tambacounda. C'était, se souvient-il, ‘le premier ouvrage communiste de ma vie’. Ainsi, confie Amath Dansokho, ‘l'intensité de mon commerce politique et intellectuel avec le communisme fut tellement passionné que mes professeurs - comme mes camarades de lycée - eurent la certitude que j'étais devenu marxiste’. Dansokho sera élu délégué des élèves de son établissement en raison de sa précocité politique, en 1957, (un an avant d'obtenir son baccalauréat en 1958). 1957 sera aussi la date de sa première arrestation lors du déclenchement de la première grève des établissements secondaires de Saint-Louis. Une grève qui s'élargira, peu après, à tous les établissements secondaires de Dakar. C'est la même année et, précisément au mois d'octobre que le camarade de Maguette Thiam va adhérer au Parti africain de l'indépendance (Pai), premier parti communiste des colonies françaises d'Afrique noire. D'ailleurs, rappelle-t-il, ‘la section Pai de Saint-Louis fut installée dans ma chambre d'élève où passa la nuit Majmout Diop, secrétaire général du parti’.

Le jeune militant du Pai sera exclu en 1958, du lycée pour deux semaines, avec interdiction de se réinscrire en cas d'échec au Bac. Un diplôme qu'il passera avec succès avant d'atterrir à l'Université de Dakar en faculté des Lettres et Sciences humaines. ‘Bleu’, Amath sera élu Vice-président de l'Union générale des étudiants d'Afrique occidentale (Ugeao), deux semaines seulement après son inscription. Puis, Directeur de publication du journal ‘Dakar Etudiant’, toujours en novembre 1958. ‘Un seul numéro de ce journal fut imprimé à Dakar en raison de la décision du gouvernement sénégalais de priver des marchés publics toutes les imprimeries qui offriraient leurs services au journal des étudiants’. Alors poursuit le communiste, ‘j'étais contraint d'aller chaque fin du mois à Conakry pour y faire imprimer le journal et le transporter dans des valises à Dakar’.

Dans sa jeune carrière politique, Dansokho rencontrera des hommes de grande envergure. Parmi eux, Ben Barka, Che Guevara qu'il rencontre pour la première fois en 1965 à l'ambassade de Cuba à Bamako, Kwamé N’krumah, etc. En 1964, un an après son retour de Prague, il sera emprisonné à la prison civile de Dakar. Il rejoindra son secrétaire général en exil à Bamako, après une liberté provisoire. Amath Dansokho quittera Bamako en 1965 pour Moscou, suite à une pression du gouvernement sénégalais sur celui du Mali.

Il rentre définitivement au pays en 1978 et, est élu secrétaire général de son parti en 1984.

Amath Dansokho bat campagne avec Abdoulaye Wade à l'élection présidentielle de 88 avant d'être tous les deux arrêtés. Le secrétaire général du Pit occupera, entre autres fonctions politiques, celles de député, de ministre et de maire. Le désormais ex-patron du Pit a, aussi été déterminant à l'organisation et au succès de l'alternance au Sénégal en 2000.

Mais passer la main ne signifie point pour Amath, ôter sa tenue de combat. De Thiès où il a filé le flambeau à Maguette Thiam, on entend encore sa voix : ‘Tant qu'il y aura du sang dans mes veines, je continuerai la lutte. Que personne ne pense que je vais abandonner le combat’.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Actionforyou
  • : Très tôt les Sénégalais et le monde artistique découvrent chez le chanteur Youssour un grand besoin d’entreprendre pour réaliser des projets adaptés à son environnement pour participer à l’effort de développement de l’Afrique et de ses partenaires. Il crée successivement des entreprises qui génèrent beaucoup d’emplois dans son pays et en dehors.
  • Contact

Recherche

Liens